Atelier de présentation d’outils de sensibilisation et de plaidoyer développés pour contribuer à un assainissement et à une hygiène convenable pour tous par SiMIRALENTA et GENRE EN ACTION dans le cadre du projet OVERDUE

Malgré la Déclaration de Ngor de 2015 ainsi que l'Objectif de Développement Durable (ODD) n°6 grâce auxquels les dirigeants africains se sont engagés pour permettre l'accès universel à des services d'hygiène et d'assainissement adéquats et durables et l’élimination de la défécation en plein air d'ici 2030, la "crise" de l'assainissement est loin de disparaître des villes africaines. Ces problématiques portent particulièrement préjudice aux femmes et aux filles, en tant qu'utilisatrices, soignantes et prestataires d'assainissement. C’est dans ce cadre-là que l'University College London a lancé son projet OVERDUE Just Sanitation – Tackling the sanitation taboo across Urban Africa.

Ce projet a pour but de faire comprendre que la crise de l’assainissement est bien plus qu’un simple manque d’installations, d’infrastructures ou d’investissement. Il s’agit également de savoir pourquoi l’assainissement, et surtout l’assainissement urbain, a été relégué au rang de "tabou" et régulièrement mis de côté dans les projets de développement.

Prenant place dans plusieurs villes d’Afrique francophone et anglophone, l’objectif d’OVERDUE est triple : (1) d’appliquer un regard postcolonial sur l’assainissement urbain avant de gagner une perspective sur ce que signifie « l’assainissement urbain équitable » (quoi, pour qui, pourquoi) ; (2) de produire des connaissances exploitables basées sur une étude des expériences, pratiques et investissements en matière d’assainissement ; (3) d’étudier les expériences en cours sur l’assainissement équitable et permettre des échanges régionaux.

Les organisations féministes SiMIRALENTE et GENRE EN ACTION sont impliquées dans l’étude de cas d’Antananarivo. Après des études de terrain, des enquêtes et des entretiens, elles ont produit des outils de sensibilisation et de plaidoyer suivant une approche participative. L’objectif de cet atelier était de présenter ces outils et d’engager des discussions pour les améliorer ainsi que de permettre l’initiation de partenariats entre les organismes présents pour un assainissement équitable pour toutes et tous.

Suite à l’introduction de Mme la présidente de SiMIRALENTE, Mino Razafindramanga, durant laquelle il a été rappelé le sujet du projet OVERDUE et qu’actuellement les toilettes restent le siège des inégalités de genre, les différents outils de sensibilisation, d’information et de formation ont été présenté. Ces outils ont été développés en collaboration avec les RF2, la SMA, ainsi que d’autres associations œuvrant à Madagascar dans les domaines d'égalité de genre et de l’assainissement. Trois différents types d’outils ont été produits : des affiches et dépliants, des t-shirts, une vidéo de plaidoyer.

Les affiches, dépliants et t-shirt, arborant les mêmes messages, ont pour but de sensibiliser et de former à la bonne utilisation des latrines ainsi qu’à l’utilisation des toilettes publiques pour ceux qui ne disposent pas de latrines. En effet, certaines affiches luttent contre la défécation à l’air libre et d’autres rappellent qu’il est important de jeter les excréments produits durant les heures de fermeture des toilettes publiques dans les endroits appropriés, c’est-à-dire dans des récipients mis à disposition près des toilettes publiques, et non avec les ordures ménagères ou dans les canaux et systèmes d’égouts. Il est de même de rappeler que les boues de vidanges peuvent permettre un développement économique grâce à la production de biogaz et d’engrais : Ny tay tsy fako – les excréments ne sont pas des ordures.

L’outil n°2 s’agit d’une vidéo de plaidoyer à destination des organisations de la société civile, des partenaires techniques et financiers, des associations et des décideurs. Cette vidéo présente les différents problématiques que les habitants rencontrent ainsi que quelques solutions avancées. Il a été principalement souligné que les femmes sont celles qui sont responsables de déverser les pots à déversements dans les containers adaptés se trouvant aux abords des toilettes publiques. Afin d’alléger leur tâches, plusieurs options sont possibles, élargir les heures d’ouvertures des toilettes publiques afin que les pots soient moins utilisés, construire plus de toilettes publiques pour réduire leur temps de marche, et bien sûr, sensibiliser sur le fait que cette tâche peut être portée par tous les membres de la famille.

Dans les prochains jours, les associations vont finaliser les outils que nous espérons pouvoir vous partager très bientôt !