Atelier interactif sur le diagnostic genre et engagement citoyen dans le cadre du Programme Régional de Résilience Climatique

Le lundi 18 novembre 2024, un atelier interactif s’est tenu au bureau de la Banque Mondiale d'Antananarivo pour aborder le diagnostic genre et engagement citoyen, une initiative menée dans le cadre du Programme Régional de Résilience Climatique (PRRC). Ce programme ambitieux vise à améliorer la gestion des ressources naturelles, en particulier celles liées à l’eau, dans les pays d’Afrique australe confrontés à des défis climatiques croissants.

Le Programme Régional de Résilience Climatique et ses objectifs à Madagascar

Le Programme Régional de Résilience Climatique (PRRC), initié par la Banque mondiale, a pour mission de renforcer la capacité des pays d'Afrique australe à s’adapter aux impacts du changement climatique. Ce programme met l'accent sur la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE), en promouvant une approche participative qui inclut activement les communautés locales et les femmes dans la prise de décision.

À Madagascar, l'accent est mis sur l’évaluation des capacités institutionnelles et sur l’identification des lacunes critiques dans la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE). Les principaux objectifs incluent :

  • Renforcer la gouvernance locale pour une gestion efficace des ressources hydriques.
  • Impliquer les communautés dans les décisions et les actions liées aux risques climatiques.
  • Promouvoir l’égalité des genres, en intégrant davantage de femmes dans les instances de gouvernance de l’eau.
  • Améliorer la coordination entre les acteurs afin de maximiser l’impact des initiatives climatiques.

Ces efforts s’inscrivent dans une vision globale visant à intégrer la dimension citoyenne et l’équité de genre dans toutes les phases des projets climatiques.

Une expertise internationale pour des solutions adaptées

Dans le cadre de ce diagnostic, des experts internationaux venant des États-Unis et des Pays-Bas se sont rendus à Madagascar pour collaborer avec les acteurs locaux et analyser les dynamiques spécifiques au pays. Ces experts ont apporté des outils et des méthodologies innovants pour évaluer les capacités existantes et identifier les lacunes critiques en genre et engagement citoyen.

Leur mission a permis de récolter des données précieuses et de proposer des recommandations adaptées au contexte local. Au cours de l’atelier, organisé à Antananarivo, ils ont présenté leurs conclusions et discuté des moyens de renforcer la résilience climatique des communautés malgaches tout en favorisant une participation inclusive.

Objectifs de l’atelier

L’objectif principal du diagnostic est d’évaluer la capacité institutionnelle des parties prenantes et d’identifier les lacunes critiques en matière d’égalité de genre et d’engagement citoyen. Ces éléments sont cruciaux pour renforcer la résilience climatique des communautés locales et pour promouvoir une gestion équitable et durable des ressources en eau.

L’atelier s’est voulu une plateforme participative, réunissant des experts internationaux, des représentants locaux, et des membres de la société civile. Ensemble, les participants ont exploré comment mieux impliquer les communautés et garantir une plus grande inclusion des femmes dans les prises de décision liées à la gestion des risques climatiques. L’objectif final est de définir un plan d’action inclusif qui tienne compte des contextes locaux tout en répondant aux besoins régionaux.

Une approche participative adaptée au contexte malgache

Bien que de nombreuses actions aient déjà été planifiées dans le cadre du PRRC, l’un des points centraux de l’atelier était de comprendre les réalités spécifiques à Madagascar, où le diagnostic est en cours. En effet, le genre et la participation citoyenne étant particulièrement sensibles aux contextes locaux, il est essentiel d’aligner les interventions aux expériences et dynamiques locales.

Actuellement, Madagascar dispose de comités locaux de gestion des risques climatiques (GRC), dont le rôle principal est de sensibiliser et informer, plutôt que de mener des actions concrètes. Ces structures pourraient être renforcées grâce à des processus participatifs déjà expérimentés par certains partenaires sur le terrain. L’opportunité d’intégrer ces comités dans une gouvernance plus active autour de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) a également été discutée, soulignant la nécessité de mieux coordonner les rôles et responsabilités des différents acteurs.

Vers une inclusion accrue des femmes dans la gouvernance de l’eau

Le volet genre du diagnostic met l’accent sur deux indicateurs clés :

  1. La diversité des sexes au sein des institutions de l’eau, en vue d’intégrer davantage de femmes dans les processus de gouvernance.
  2. Les politiques et la planification, qui doivent inclure des mécanismes spécifiques pour répondre aux besoins des femmes et promouvoir leur capacitation.

Questions en suspens et perspectives

L’atelier a permis d’identifier plusieurs défis à relever, notamment :

  • La gestion des données dans un contexte de “science citoyenne”, où les communautés participent à la collecte et à l’utilisation des données climatiques.
  • La coordination des rôles entre les différents acteurs pour renforcer la durabilité des actions.

Prochaines étapes

La possibilité d’organiser des sessions supplémentaires, en présentiel ou virtuelle, pour discuter plus en profondeur du genre, notamment dans le cadre de l’urgence climatique et de l’eau a été évoqué. Les organisateurs ont aussi mentionné l’organisation de formation supplémentaires dont les thématiques pourront être choisies de manières participatives.

L’initiative Equal Aqua, une plateforme mondiale promouvant l’égalité dans la gestion de l’eau, a également été mentionnée comme une ressource précieuse pour accompagner ces efforts.

Pour illustrer l’importance de l’action collective dans la gestion des ressources naturelles, les organisateurs pensent intégrer des jeux expérientiels développés par l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires. Ces simulations à grande échelle permettront aux participants de mieux comprendre les défis et opportunités liés à une gestion collective et équitable de l’eau.

Des outils numériques et pédagogiques pourront également être explorés, notamment des programmes de sensibilisation pour les écoles, tels que le concept de “sewer in a suitcase”. Ce kit éducatif innovant pourrait être adapté au contexte malgache pour sensibiliser les jeunes générations à l’importance de la gestion durable des ressources en eau.