Atelier de Restitution Nationale des Cartes Thématiques sur l’Etude : Cartographie des Potentialités en Ressources en Eaux Souterraines et de Vulnérabilité dans les Bassins Versants du Sud et du Sud-Est de Madagascar

Le jeudi 31 août 2023, au Novotel Alarobia, le Ministère de l'Eau, de l'Assainissement et de l'Hygiène, en collaboration avec UNICEF et le cabinet Madagascar GeoConsulting (MGC), a organisé un atelier de restitution et de validation des résultats d'une étude portant sur la cartographie des ressources en eaux souterraines, réalisée à l'aide de techniques telles que la télédétection, les systèmes d'information géographique (SIG), les relevés géophysiques, et l'analyse de la vulnérabilité aux changements climatiques, dans les bassins versants du sud-ouest et du sud de Madagascar.

MCG est un cabinet spécialisé dans le traitement et l’interprétation de données géophysiques qui effectue des études socio-économiques et de la gestion de données. L’étude en question a été effectuée de janvier à août 2023, se concluant sur l’atelier de restitution. Selon Madame Andriamanalina, la WASH officer à UNICEF, l'étude a été entreprise en réponse à un taux de réussite peu satisfaisant des forages. En effet, moins de 50% de forages effectués grâce à des méthodes conventionnelles dans le sud et le sud-est sont positif. Cette situation découle de la complexité de la géologie,  mais surtout du manque de données détaillées concernant les facteurs tels que la géologie, la lithologie, le relief, l'hydrologie, l'occupation des sols, et les informations relatives aux masses d'eau de surface.

L'étude concerne huit bassins versants qui se situent dans les trois régions du Sud de Madagascar : à savoir Fiherenana, Onilahy, Plateau de Mahafaly, Linta, Menarandra, Manombovo, Madrare et Manampanihy.

En ce qui concerne les résultats, 131 cartes ont été produites, dont 3 cartes principales qui sont les suivantes : une carte des bassins versants, une carte de potentialité, et une carte de la vulnérabilité.

La carte topographique des bassins versants a été créée en traitant les Modèles Numériques de Terrain (MNT) à une résolution de 12,5 mètres. Les limites des bassins versants ont été révisées pour inclure ceux qui se déversent dans les régions étudiées. Cette mise à jour facilitera la meilleure appréhension des risques potentiels de pollution de surface liés aux ruissellements et autres phénomènes.

Les cartes de potentialité et de vulnérabilité sont multi-dimensionnelles, établies grâce à des méthodes d’analyse basées sur différents critères qui sont pondérés selon leur importance et effets ainsi que leur corrélation.

Les facteurs pris en compte pour l’analyse de la potentialité des ressources en eau sont les suivants : la densité de fracture, la pente de terrain, la densité de drainage, la lithologie, le type de sol, la géologie, la pluviométrie, et l’occupation des sols. Cette carte permet d'identifier les zones ayant un potentiel élevé en eau souterraine exploitable.

La carte de vulnérabilité est tri-dimensionnelle, elle englobe les axes suivants : pauvreté non-monétaire, effet du changement climatique, et l’existence d’eau dans la zone. Ainsi, elle est conçue grâce aux critères suivants : indice de pauvreté (de l’INSTAT : santé, éducation, conditions de vie), inondation, cyclone, glissement de terrain, potentialité de la ressource en eau, sécheresse (à partir des bulletins d’alerte d’UNICEF). Cette carte permettra de hiérarchiser les zones prioritaires pour d'éventuelles interventions futures.

Au cours de la présentation, le Cabinet MGC a reconnu l'existence de certaines lacunes en matière de données. Plus précisément, il a été noté que la carte de vulnérabilité n'intègre pas encore l'aspect socio-économique. D’autre part, l’importance des analyses de la qualité des eaux, non-prises en compte dans cette étude, a aussi été soulignée. Néanmoins, il est espéré que l'étude fournissent des informations cruciales pour essayer de résoudre le problème d’accès à l’eau. De manière générale, il est souhaité que l’étude améliore l’efficacité et l’efficience des interventions liées à l’accès à l’eau. Elle pourra orienter la sélection des emplacements des forages ou des puits’, et pourra aider le dimensionnement de certaines infrastructures telles que les Réservoirs d’Eau Enterrés Pleins de Sable. Connaître les zones de recharges pourrait aussi être important afin de recharger les eaux souterraines de manière artificielle en cas de besoin, une action qui a déjà été faite dans le passé, notamment en France et en Suède. En outre, ces données peuvent être centrales au développement socio-économique, aidant avec des décisions telles que l’emplacement d’usines ou de site de traitement.

Aujourd’hui, le cabinet MGC entame une démarche de communication et de diffusion des données, notamment grâce à la création d’un site internet. Le but est d’avoir un hub de données qui pourront perdurer. Ainsi, le site bénéficie de modérateurs, d’experts en production de carte et d’un forum. En effet, il est important de souligner que la base de données comprend un ensemble de 131 cartes qui seront mises à disposition et pourront être utilisées dans divers domaines, notamment l'agriculture, l'élevage, l'industrie, et dans des secteurs sociaux tels que l'amélioration de l'accès à l'eau.

Les représentants du cabinet MGC ont terminé en soulignant quelques-unes des 17 recommandations émises dans le rapport final :

  • Afin de faire perdurer les données, il est important de les mettre-à-jour de manière régulière ;
  • Les données négatives sont aussi importantes que les données positives : MGC appel les acteurs a déclarer les forages négatifs ;
  • Avoir des données est bien, savoir sans servir est mieux : il existe un grand besoin de formations récurrentes pour l’utilisation des données ;
  • Finalement : des zones vulnérables ont été identifiées et devraient être sécuriser prioritairement.

Visitez le site internet mis en place pour le partage des données par MGC : map.mgc.mg